La période du 8 au 10 juillet aura été l’occasion de faire une des plus belle boucle qui soit dans les Pyrénées. Départ de Gavarnie pour monter au Espuguettes et à la Hourquette d’Halans. De là direction la Brèche de Tuquerouye pour y passer la nuit. Le lendemain, direction le Mont Perdu pour finir la journée en bivouac au pied du Cylindre du Marboré sur le chemin du Col de la Cascade. Le lendemain, pour finir, nous avons été suspendus au-dessus du Cirque de Gavarnie depuis le Col de la Cascade, les Arêtes jusqu’à la Tour du Marboré, descente par un couloir pour monter ensuite au Casque du Marboré. Retour en France par la Brèche de Roland et descente à Gavarnie par les vertigineuses Échelles de Sarradet.
Quelques statistiques:
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1er jour: 10km, 1600m de dénivelé positifs et 300 négatifs
2ème jour: 7,5km, 1100m de dénivelé positifs et 950 négatifs
3ème jour: 15,5km, 900m de dénivelé positifs et 2350 négatifs
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Il est midi en ce 8 juillet lorsque nous quittons Gavarnie pour monter à la Hourquette d’Halans. Le soleil brille mais un petit air nos permet de ne pas trop souffrir de la chaleur. Malgré les sacs lourds, rapidement nous arrivons au refuge des Espuguettes où nous remplissons les gourdes. Sans perdre trop de temps nous poursuivons jusqu’à la Hourquette d’Halans avec en toile de fond le Cirque de Gavarnie. Notre objectif étant de manger à la Hourquette.
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Pendant le repas, les vautours nous ont gratifié d’un joli balais mais les cumulus s’agglutinent et commencent à devenir imposant au fond du Cirque d’Estaubé. Nous descendons pour rejoindre le chemin de la Brèche de Tuquerouye. Plus nous avançons et plus et plus nous sommes pris dans les nuages. Cela ne nous empêche pas de voir un bel Isard esseulé. Nous arrivons au pied du couloir dans le brouillard. Hélène n’a pas pris le temps de faire une pause qu’elle enchaîne directement. Dès que cela a été possible, nous avons rejoint la neige et chaussé les crampons. De temps en temps, les nuages s’écartaient un peu pour nous permettre de voir le couloir dans son ensemble. Arrivés au refuge, le Mont Perdu était là, tout dégagé avec son lac magnifique encore à moitié gelé pendant que côté français, une mer de nuage se formait. Voyant qu’il n’y avait qu’un sympathique espagnol qui s’y été installé, nous avons décidé d’y dormir. Avant de manger, Hélène est partie remplir les gourdes dans l’étang glacé et moi je suis parti à la recherche des edelweiss. Après une bonne soupe et de bon lyophal, à 21h15 nous étions couchés tous les 3 dans un calme absolu interrompu par le vent qui s’engouffrait de temps en temps par la porte du refuge. Cela ne faisait pas 5 minutes que j’avais dit à Hélène qu’une troupe d’espagnol pouvait arriver que la porte s’ouvrit pour en laisser rentrer 7 et là on a eu la total. Ils ont fait du bruit jusqu’à 23h30, ils ont fumé et pour se coucher, on a eu les frontales dans la tronche. Et pour finir, celui qui s’est couché à côté de moi, n’a pas arrêté de me filer des coups de genoux, de coude, bref une vrai pile électrique infernale. Je me suis battu toute la nuit, pas idéal pour attaquer le Mont Perdu le lendemain matin.
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Le matin, vers 6h nous nous sommes alors levés afin d’écouter cette nuit « reposante » et après un bon petit dej, nous voilà parti pour le Mont Perdu. Tout d’abord il faut contourner le lac en faisant le plein des gourdes au passage. Ensuite il faut descendre au fond du plateau de Pineta afin d’être complètement au pied du géant de calcaire. Après une bonne montée dans les éboulis et une traversée dans la neige, nous sommes arrivés au pied de la cheminée. Encordée, Hélène est passée comme une reine. Ensuite nous sommes montés sur le glacier pour finir au Col du Cylindre aux éboulis pénibles. Derrière, le lac glacé dégelé au pied du couloir final. Les nuages chapeautent le sommet et nous nous disons que pour la vue c’est mal engagé. Nous posons nos sacs et nous faisons l’ascension dans la neige contrairement aux cohortes d’espagnol arrivant du refuge de Goriz. Là aussi, pas impressionnée, Hélène est montée comme une fleur mais en effet pour la vue il faudra revenir même si de temps à autre, des éclaircies nous ont permis de contempler ce superbe panorama.
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Après quelques photos, nous sommes redescendus au lac glacé pour manger et récupérer nos sacs. Notre objectif suivant devait être le Marboré pour un bivouac au sommet mais la motivation était un peu en berne alors au lieu de contourner le Cylindre par le haut nous sommes descendus de 250m pour rejoindre le chemin du Col de la Cascade. Bien qu’il ne soit que 15h30, nous avons trouvé une belle aire de bivouac au pied du Cylindre avec vue sur le Mont Perdu d’un côté et vue sur le Marboré et les sommets de Gavarnie de l’autre. Tranquillement nous avons laissé le temps passer. Fleurs, isards, marmottes nous ont tenu compagnie jusqu’au repas. Et pour la nuit nous n’avons pas eu de surprise de dernière minute cette fois-ci.
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Le 10 juillet, c'est le dernier jour et sûrement pas le plus court de notre tour. Au matin vers 6h, on se réveil. Pendant que je fais fondre de la glace pour remplir les gourdes, Hélène va faire sa petite ronde pour vérifier si les 3 isards vus la veille étaient toujours présents. En fait elle est tombée sur une harde d'une trentaine. Une mer de nuage s'est formée sur l'Espagne et le temps est magnifique. Nous voilà partis pour le Col de la Cascade. Pour y monter nous longeons le Marboré, les 3 Pics de la Cascade et l'Epaule. Arrivés là-haut, c'est saisissant. La vue plongeante sur le Cirque de Gavarnie recouvert d'une mer de nuage également est impressionnante. Il n'y a pas de vent et le temps d'admirer la vue du Vignemale, jusqu'au Piméné, la mer de nuage se disloque et on se régale. Ça n'est que le début.
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Nous quittons le Col de la Cascade et très vite nous remontons sur les crêtes qui surplombent le Cirque de Gavarnie. Ça n'est pas spécialement très aérien mais l'ambiance est formidable. Au fur et à mesure que nous nous approchons de la Tour du Marboré, on aperçoit de mieux en mieux la grande Cascade du Cirque et les contreforts du Marboré. On est tellement haut qu'on ne peut distinguer les gens qui sont en bas. Finalement sans difficultés nous arrivons au sommet de la Tour seul et tranquille comme depuis le début de la matinée. De là nous dominons vraiment le Cirque de Gavarnie et la vue est encore plus belle qu'au Col de la Cascade.
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Pendant qu'Hélène continue de contempler la vue, moi je pars à la recherche d'un passage nous permettant de descendre directement vers le Casque du Marboré plutôt que de faire un long détour fastidieux. je finis par apercevoir un long et raide couloir de neige qui remonte vers le sommet. Pour l'atteindre une petite désescalade s'impose mais bon maintenant Hélène est vaccinée :-). En fait cette pente de neige de plus de 100m est un peu plus raide que celle de Tuquerouye ou du Mont Perdu mais elle l'a descendu comme une fleur. Au pied du Casque la question ne se pose pas, nous posons les sacs et montons au sommet. Au début, ce sont des éboulis pourris qui jalonnent le chemin, ensuite il faut mettre les mains par-ci par-là mais sans difficultés. La vue est à nouveau magnifique. Maintenant elle est total vers le Taillon multicolore et nous surplombons la Brèche de Roland. La vue sur la grande Cascade de Gavarnie, le Marboré, les Rochers blancs, les Astazous et le Piméné est complète.
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Nous quittons le sommet du Casque pour rejoindre la Brèche de Roland. Après avoir repris nos sacs, nous longeons le pieds des barres rocheuses du Casque pour éviter de redescendre au Col des isards. Les pentes de neiges et d'éboulis sont assez raides jusqu'au fameux Pas de l'Isard. Celui-ci est finalement plus impressionnant qu'en hiver, Hélène s'est fait de belles sensations dessus mais quand je pense au blocages du passé, que de progrès réalisés. Nous remontons ensuite jusqu'à la Brèche de Roland pour y déjeuner en compagnie des Chocard et des touristes montés en nombre.
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Dernier morceau de notre tour, le retour à Gavarnie. tout d'abord nous descendons jusqu'au refuge des Sarradets et là nous faisons le point. Par où redescendre, par les Échelles des Sarradets ou par la Cabane du Soldat ? On se décide pour les échelles. Alors, après avoir rempli nos gourdes, nous voilà partis vers ces fameuses échelles. Au début le chemin est plutôt "calme" avec de nombreuse marmottes pas effarouchées pour 2 sous. Très vite on se retrouve au dessus d'une partie très redressée à l'aplomb du Cirque, Assez scotchant mais pas dangereux, juste pénible à descendre car raide. C'est ensuite que ça se corse. Nous commençons à arriver à des endroits nécessitant de temps à autre un petite désescalade facile mais à la verticale du Cirque. La fatigue se fait ressentir et pourtant ça n'est pas fini. Lorsque nous prenons le dernier lacet, nous nous dirigeons alors vers le fond du Cirque et là on enchaîne les passages de désescalade merdique avec des petits éboulis et le tout sur un cheminement très exposé. Certes la vue est superbe, l'ambiance aussi mais pour finir les 3 jours on aurait préféré quelque chose de plus tranquille. Nous arrivons finalement au fond du Cirque et le retour à Gavarnie est alors une longue formalité. Ce passage des Échelles de Sarradets est sûrement sympa à monter mais je le déconseille pour descendre. Après être passé à Sia pour acheter un gâteau à la broche aux enfants nous nous sommes offerts un très bon repas à la Crêperie des Templier à Luz. Quel itinéraire !!!